Le turc de Van, joyau félin de la Turquie

Le chat turc de Van, aussi appelé turc du lac de Van, possède des origines distinctes, très anciennes et complètement naturelles, et on ne devrait pas le confondre avec son cousin l’angora turc. Il est rare, même dans son pays, où on le considère comme un trésor régional.

Origines

Le berceau du turc de Van se trouve à l’extrême est de la Turquie, sur les rives du lac de Van. Cette région montagneuse, volcanique et isolée est plutôt difficile d’accès. Ceci explique que la génétique du chat qui s’y est développé ait conservé une unicité distincte. Le turc de Van se retrouve dans la tradition orale et écrite de l’Anatolie orientale dès le Moyen Âge et possiblement même dès l’occupation de l’Arménie par les Romains (75-387 apr. J.-C.).

Malgré ses origines anciennes, le premier élevage n’est créé que vers la deuxième moitié des années 1950. Alors que Laura Lushington et Sonia Halliday voyageaient en Turquie pour y prendre des photos de sites touristiques, les deux dames ont remarqué la beauté du patron de couleur si particulier des robustes chats de la région. On leur offrit donc deux chatons à poil blanc dotés de quelques marques rousses sur la tête et sur la queue.

Les deux chatons (un mâle et une femelle de portées différentes), de retour en Grande-Bretagne, servirent de base à la promotion de la race. Cette dernière fut finalement reconnue en Europe vers la fin des années 1960 et ne fit son entrée aux États-Unis qu’en 1982. Encore aujourd’hui, il existe très peu de turcs de Van dans le monde, et tous ceux qui sont enregistrés ont dans leurs ancêtres l’un des chats importés de Laura Lushington ou encore quelques autres chatons que l’éleveuse importa dans les années suivantes.

Morphologie et apparence

Le turc de Van est un grand chat dont le mâle peut atteindre un poids santé de 8 kg et la femelle jusqu’à 6 kg. Sa croissance est plus longue que la normale, pouvant aller jusqu’à 5 ans. D’une solide musculature, ce chat long et fort est particulièrement agile et fait honneur à ses ancêtres qui ont dû s’adapter aux conditions difficiles de leur pays d’origine.

Son pelage constitue une autre de ses caractéristiques. On l’attribue à l’adaptation de la race au rude climat de son pays natal. L’hiver de la Turquie, dans la région du lac de Van, est particulièrement froid et enneigé, alors que les étés peuvent être très chauds. Le turc de Van a donc une mue spectaculaire passant d’un poil mi-long, dense et fourni, presque sans sous-poil et pratiquement imperméable pendant l’hiver, à un poil court et plus frais pendant l’été. Seule sa queue conserve tout son panache, de même que sa culotte et son ventre qui demeurent duveteux, même en été. En tout temps, le pelage de ce félin est très doux au toucher et rappelle le cachemire.

La couleur de son pelage est bicolore, avec une majorité de blanc (80 % minimum). Les parties colorées se retrouvent uniquement sur la queue et le dessus de la tête. Cette distribution particulière des poils de couleur porte le nom de patron van. Traditionnellement, les premiers turcs de Van n’arboraient que les couleurs roux ou tabby roux mais, de nos jours, on rencontre des turcs de Van de presque toutes les couleurs. Le patron van est de mise, quoique quelques petites marques sur le dos sont permises. Selon les différentes associations félines à travers le monde, les couleurs acceptées peuvent être restreintes. Pour ce qui est des yeux, ils sont grands et expressifs, et on les retrouve dans les tontes d’ambre, mais aussi de bleu, et parfois même vairons, soit deux yeux de couleurs différentes.

Niveau d’entretien (toilettage)

Le turc de Van connaît deux mues annuelles bien distinctes durant lesquelles il est conseillé de le brosser quotidiennement, surtout au printemps pour éviter une trop grande ingestion de poils par le félin. Le reste de l’année, un brossage hebdomadaire est suggéré. Afin de rendre l’expérience plaisante, mieux vaut habituer son chat le plus tôt possible et toujours associer le toilettage à quelque chose d’agréable.

Comportement factuel

Le turc de Van a la réputation d’aimer l’eau, au point où on le surnomme chat nageur. Cependant, rien ne garantit que tous les membres de la race aimeront se baigner comme leurs ancêtres! Rien ne vous empêche toutefois de l’y encourager en le récompensant s’il s’aventure dans le bain ou la douche.

Malgré sa taille, grimper ne lui fait pas peur, et il adore explorer son environnement. Vif, curieux et intelligent, il saura se plaire autant dans une maison qu’en appartement, à condition qu’il ait à sa disposition des accessoires de taille suffisante comme le bac à litière et le griffoir. Il sera aussi heureux qu’on lui fournisse de nombreuses activités autonomes comme des bols interactifs ainsi que des endroits à explorer en hauteur. Grâce à son bagage génétique, le turc de Van est robuste et sait généralement bien s’adapter, ce qui en fait un excellent compagnon de vie.

Faits inusités

Il existe depuis plusieurs centaines d’années en Turquie, un chat vivant à l’état presque uniquement sauvage dans la région du lac de Van. Il est appelé chat de Van, soit la traduction littérale en turc de Van kedesi. Il n’est pas reconnu comme une race, puisqu’aucune intervention humaine ne le régit et serait vraisemblablement la réelle origine du turc de Van. Pratiquement tout le temps entièrement blanc, il a parfois un peu de roux sur la tête ou près de la queue. Ses yeux sont aussi régulièrement vairons (un œil ambre, l’autre bleu). Le chat de Van est reconnu pour entrer dans le lac de Van pour y nager. La réputation de chat nageur attribuée au turc de Van provient donc aussi probablement du chat de Van.

De plus, un turc de Van qui naît complètement blanc (sans aucune tache de couleur) n’est généralement pas reconnu par les associations félines. Certaines associations les classent dans une race à part. La World Cat Federation le reconnaît ainsi comme Turkish Vankedisi qui serait un turc de Van né tout blanc. Il ne doit cependant pas être confondu avec le chat de Van, même si les noms se ressemblent beaucoup.