Le tonkinois : un chat curieux et sociable

On dit du tonkinois qu’il n’a conservé que les bons côtés du siamois et du burmese, les deux races dont il est le croisement. Peut-être est-ce vrai, si l’on se fie à sa personnalité des plus attachantes et à sa parfaite combinaison des caractéristiques physiques des deux races! 

Morphologie et apparence

Hybride du siamois et du burmese, l’apparence du tonkinois se trouve à mi-chemin entre celles de ses deux races fondatrices. Cependant, si un siamois décidait aujourd’hui de s’accoupler avec un burmese le fruit de leur union ne serait peut-être pas identique à un tonkinois. Les critères de races ayant beaucoup évolué, il faut se remémorer ces deux races telles qu’elles étaient dans les années 1960. Le tonkinois présente donc une conformation tout en modération. De taille moyenne, sa musculature est bien développée, tout en restant fine, mais solide. Sa tête forme un triangle arrondi, légèrement plus long que large. Ses oreilles, de grosseur moyenne, inclinent vers l’avant leur pointe non pointue. Ses yeux prennent la forme d’une amande allongée lorsqu’on regarde uniquement leur paupière supérieure, mais ils se courbent joliment sur tout leur contour inférieur. Sa queue n’est ni longue ni courte, et son extrémité est évidemment arrondie. Avec son apparence très équilibrée, le tonkinois vient nous surprendre par son poids étonnamment lourd, surtout chez le mâle! Il s’agit fort probablement d’un héritage de son ancêtre burmese.

Le pelage du tonkinois est soyeux, brillant, très fourni, court et adhérent. Toutefois, ce qui fait la renommée du tonkinois reste incontestablement sa robe! À l’origine, la couleur, ou plutôt le patron de couleur qu’on recherche pour le tonkinois, se nomme « mink » (ou vison, ou zibeline). Avec la génétique de ce patron de couleur, les yeux du chat ressortent d’une extraordinaire couleur aigue-marine. Aujourd’hui, trois patrons de couleurs, tous interreliés génétiquement, sont possibles :

• « Point » : presque identique au colourpoint du siamois, la couleur est présente seulement aux extrémités du corps, livrant un contraste très important avec le reste du corps, qui lui est généralement blanc ou crème. Les yeux du chat sont bleus.
• « Mink » : la couleur, dans le patron mink, est aussi principalement concentrée aux extrémités, soit les oreilles, le museau, le bout des pattes et la queue. Cependant, le reste du corps est lui aussi légèrement coloré, occasionnant un contraste beaucoup plus modéré avec les pointes. Les yeux sont de couleur vert d’eau.
• « Solid » (ou sépia) : similaire au patron de couleur du burmese, il y a, cette fois, très peu de contraste entre les pointes et le reste du corps. La couleur des yeux est alors verte, jaune-vert ou dorée.

La couleur du poil est indépendante du patron de couleur, et le tonkinois existe dans une multitude de possibilités de robes différentes. Cela dit, on retrouve parfois quelques restrictions, selon les associations félines. Pour la TICA (The International Cat Association), toutes les couleurs, soit 14 au total en comptant les couleurs torties, sont permises et elles peuvent chacune être dans le patron « point », « mink » ou « solid ». En ajoutant le motif tabby, les possibilités deviennent presque illimitées. Pour la CFA (Cat Fancier’s Association), en revanche, seules quatre couleurs sont reconnues dans les trois patrons : naturel (marron moyen), champagne (beige chamois), bleu et platine. Au pays, l’Association Féline Canadienne reconnaît six couleurs : naturel, champagne, miel (honey), bleu, platine et fauve (fawn). 

Comportement factuel

La vie avec un tonkinois n’est jamais banale! Ce grand actif adore jouer seul, avec ses humains et même, si la cohabitation est bonne, avec ses congénères et le chien de la famille. Gare aux mauvais coups si un besoin n’est pas comblé! Curieux et social, il s’intéresse beaucoup à ce qui se passe dans sa famille. Il peut même être du genre à aimer faire la conversation. Certains tonkinois vont s’exprimer avec un tel registre de sons qu’on dirait des mots… ou des phrases! Ce bon vivant est aussi très affectueux et apprécie grandement les moments collés avec ses humains préférés. 

Niveau d’entretien (toilettage)

En général, le tonkinois ne demande qu’un brossage hebdomadaire avec une brosse douce en caoutchouc. Comme pour tous les chats, un brossage des dents régulier est fortement recommandé pour limiter les pathologies bucco-dentaires. Ses griffes doivent aussi être taillées, au besoin.

Origines 

Le tonkinois actuel résulte du croisement entre le siamois et le burmese. Dans les années 1960, sans savoir ce que faisait l’autre, deux éleveuses travaillent sur cette nouvelle race. La première, Jane Barletta, est aux États-Unis. Elle désire obtenir une race entre le siamois et le burmese, aux traits plus modérés, et distincte des deux races initiales. Pour sa part, Margaret Conroy, au Canada, unit une de ses femelles, une burmese, avec un siamois. Certains des chatons obtenus présentent une couleur de pelage, et surtout des yeux aux teintes vert d’eau, tellement fascinants qu’elle décide de travailler sur la génétique de cette couleur. Les deux femmes s’associèrent éventuellement pour donner naissance au tonkinois et faire reconnaître la race au sein des différentes associations félines, mais il s’agit plutôt d’une RE-naissance. 

En réalité, le tonkinois existe bien avant d’être reconnu, probablement toujours un hybride d’un siamois avec un chat plus foncé, semblable au burmese. Il est d’ailleurs décrit dans le Tamra Maew, un recueil de poèmes sur des chats domestiques écrit par des moines bouddhistes de l’ancien Siam, et datant de quelque part entre 1358 et 1767. Plus près de nous, en 1930, un autre tonkinois occupe une place importante dans l’histoire des races de félins domestiques. Sauf qu’à cette époque, le tonkinois n’est ni connu, ni reconnu! Prénommée Wong Mau, la petite chatte est alors vue comme une siamoise aux caractéristiques singulières, dont sa couleur beaucoup plus foncée. Le Dr Thompson décide de la ramener avec lui aux États-Unis, de son pays d’origine, la Birmanie. En mariant Wong Mau avec un siamois, puis en étudiant la génétique des couleurs lorsqu’on reproduisait ses rejetons ensemble, il isola le patron de couleur sépia du burmese, tel qu’on le connaît aujourd’hui. Or, on sait maintenant que Wong Mau était une tonkinoise. Intéressant comme une tonkinoise engendra le burmese qui, lui-même permit de (re)créer le tonkinois officiel, 30 ans plus tard!

Faits inusités

Il existe une variété de tonkinois à poil mi-long. Parfois appelé « tibétain », il n’est pas encore totalement reconnu. Il s’agit de l’hybridation d’un burmese avec un balinais, le siamois à poil mi-long. Comme le siamois, la couleur du poil du tonkinois s’intensifie avec l’âge.
 

Les meilleurs produits pour faire plaisir au tonkinois :