Le chat Bombay ou la mini panthère noire

La race Bombay est née du rêve d’une éleveuse de posséder un félin totalement noir, exempt de tout poil blanc ou de reflets d’une tout autre couleur. Ce n’est donc pas une race naturelle, mais bel et bien une création de l’homme.

Origines

Nikki Horner élevait des burmese et des American shorthair, depuis 1945, à Louisville dans le Kentucky. En 1958, elle décida de faire des croisements dans le but d’obtenir une mini panthère noire. Elle commença par croiser un American shorthair noir avec un burmese sable, espérant ainsi que sa petite panthère aurait la morphologie du chat burmese. Cet effort fut vain. Ce n’est que deux années plus tard, après maints sélections et essais, qu’elle réussit à obtenir le chat noir de ses rêves : un félin à l’allure majestueuse, habillé d’un noir intense et possédant des yeux cuivrés lumineux. C’est alors que naquit le chat Bombay, qui, malgré son nom, n’a aucune origine exotique provenant de l’Inde. L’origine de son nom provient plutôt de la ville de Bombay où il est possible de voir des panthères noires.

Entre 1966 et 1972, après 27 portées et plus d’une centaine de naissances, cette éleveuse se trouva satisfaite de ses sélections (l’apparence du Bombay a été quelque peu modifiée après la première portée). Il fallut néanmoins attendre jusqu’à 1976 pour que la race soit reconnue aux États-Unis. L’allure du Bombay fut au final un peu plus éloignée de celle du burmese américain, race choisie au départ. Malgré son allure exotique, cette race n’a jamais été très populaire en Amérique du Nord et en Europe. En 2014, elle n’était, en effet, que la 35^e race la plus populaire sur 43. La superstition sur les malheurs que peuvent engendrer un chat noir y peut-être pour quelque chose… On ne saurait se prononcer. Peu importe, puisque cette race fut la grande fierté de son éleveuse!

Morphologie et apparence

Ce magnifique chat noir ne possède aucun poil blanc ni de tout autre couleur, le standard souhaitant qu’il ressemble à une mini panthère noire, sans reflet tabby. Comme des croisements sont autorisés avec des burmese zibeline (afin d’ajouter du bagage génétique), certains chatons peuvent naître avec du brun et sont, dans ce cas, considérés comme appartenant à la race burmese, mais jamais à celle du Bombay. 

Ce félin de taille moyenne peut peser jusqu’à 5 kg. Certains individus de la race peuvent être d’un bien plus petit gabarit, ne dépassant pas les 3 kg dans ces cas. Leur squelette demeure malgré tout assez massif et doté d’une bonne musculature. Ils ont de grands yeux comparés à leur tête. Ceux-ci peuvent être de couleur cuivrée à dorée, mais jamais verte. Leur poil est court et couché sur le corps, avec très peu de sous-poil, ce qui leur donne un aspect satiné (un souvenir de leurs racines de burmese). 

Niveau d’entretien (toilettage)

L’entretien du pelage des Bombay est facile du fait qu’ils possèdent peu de sous-poil. Un brossage léger hebdomadaire peut donc suffire. Cependant, pensez à mettre vos vêtements blancs de côté si vous souhaitez adopter un Bombay.

Comportements factuels

Le rêve de cette éleveuse était de posséder un félin rappelant une panthère noire, mais au caractère très facile et doux. Il est donc tout à fait possible que le vôtre ait une personnalité aimable. Tout dépend de l’individualité que le chat aura héritée (et qu’on pourra constater à l’âge de la socialisation, en grandissant).

La morphologie des Bombay en fait un chat qui peut se montrer très agile grâce à sa forte musculature et à son petit gabarit. Mieux vaut s’attendre à un chat actif et joueur, même s’il saurait s’adapter aux contraintes de votre foyer. En aménageant votre domicile de façon à offrir un espace vertical (tablettes, arbres à chats, etc.), vous permettrez à votre matou de se mouvoir aisément et de choisir d’autres lieux pour se poser que votre table ou votre comptoir. Passer des moments à jouer avec lui sera aussi bénéfique, car cela contribuera à l’instauration de votre complicité. En prime, il se montrera plus affectueux envers vous. 

Faits inusités

Les superstitions concernant les chats noirs sont très nombreuses et ne sont que, fort heureusement, de fausses croyances issues du Moyen-Âge. Une suite de circonstances liées au paganisme et à la déité égyptienne Bastet (chat noir) amena le pape Grégoire IX à déclarer que les chats noirs étaient des créatures du diable. Ils furent plus tard associés aux sorcières et brûlés au bûcher avec celles-ci. Le tout fut renforcé par la croyance que la peste, ayant ravagé la moitié de l’Europe, s’était propagée par le chat. Paradoxalement, l’élimination des chats due à cette croyance fit en sorte d’accroître la propagation de la peste jusqu’à ce que l’on comprenne que c’était en fait les rats, que suivaient les chats, qui la propageaient. Malgré tout, encore aujourd’hui, plusieurs personnes croient en ces mythes qui font en sorte qu’il y a 5 fois moins de chats noirs adoptés en refuge que tout autre type de chat.